Née au pays des volcans (l’Auvergne), petite, je voulais devenir vulcanologue, on me surnommait d’ailleurs le volcan parce que je piquais des crises de colère de manière aussi imprévisible qu’extrême (hum, depuis, ça va mieux hein…). Tout me prédestinait donc à craquer sur l’Islande et ses nombreux volcans… et à craquer sur LUI. Hekla. La porte d’entrée de l’enfer.
L’Hekla est un volcan situé dans le sud de l’Islande, c’est l’un des volcans les plus actifs de l’Islande, mais aussi un des volcans dont le nom est le plus facilement prononçable. Et vous et moi, nous savons que c’est important la prononciation facile avec les noms islandais (prononcez-moi d’une traite « eyjafjallajökull » si vous n’en êtes pas convaincu !). Ce volcan, je l’ai vu en revenant du Cercle d’Or, en passant par Hvolsvöllur… et j’ai tout de suite été fascinée par ces cratères que l’on pouvait apercevoir.
Si on doit être précis, l’Hekla appartient à une chaîne volcanique longue d’une quarantaine de kilomètres. C’est la partie la plus active de cette chaîne, Heklugjá, qui est considérée comme le volcan Hekla. Le volcan Hekla est un stratovolcan, un volcan qui se forme avec l’accumulation des coulées de lave des précédentes éruptions, c’est un volcan dont l’éruption est en général d’abord explosive, avec la projection de débris et de lave et la formation de nuages de cendres, puis effusive, c’est-à-dire que le volcan va littéralement « cracher » de la lave, qui va peu à peu former des coulées.
Mais qu’est-ce qui rend l’Hekla si dangereux (et donc si fascinant) ?
En plus d’être impressionnant à voir de loin, l’histoire de l’Hekla tout comme ses particularités en font un volcan redoutable… et potentiellement meurtrier. Le sommet du volcan a été gravi en 1750 par Eggert Ólafson et Bjarni Pálsson. Et pourquoi pas avant ? Non pas parce qu’il était difficile d’accès mais parce qu’il avait la réputation d’être une des portes de l’Enfer, suite à son éruption en 1104. Depuis, on sait bien sûr que ce n’est pas le cas… mais il n’en est pas moins dangereux.
C’est en effet l’un des volcans les plus actifs de l’Islande avec une trentaine d’éruptions importantes à son actif, dont l’une des plus désastreuses a eu lieu entre 1159 av JC et 950 av JC, projetant plus de 7 kilomètres cube de roches volcaniques dans l’atmosphère. Cette éruption serait à l’origine de la baisse des températures dans le nord de la planète pendant 18 ans, on en aurait même retrouvé des traces en Irlande ! Depuis, le volcan a fait d’autres dégâts, en 1104, son explosion a couvert plus de la moitié de l’Islande, en 1300, son éruption a duré une année et a fait 500 victimes.
Les éruptions de l’Hekla ont une fréquence incertaine, mais plus l’attente est importante entre deux éruptions, plus le résultat est impressionnant. De plus, depuis 1970, il se produit une éruption à peu près tous les 10 ans. La dernière datant de 2000, il était prévu que la suivante aurait eu lieu en 2010… mais elle n’a pas eu lieu. Cependant, des signes d’éruption ont été détectés en 2011 et en 2013, ce qui signifie que cette éruption pourrait bien arriver d’un moment à l’autre…
Et justement, ce qui rend ce volcan dangereux, en plus de son activité intense, c’est sa fâcheuse habitude d’entrer en éruption de manière aussi rapide qu’imprévue. Lors de son éruption en 1991, les premières secousses ont été enregistrées seulement 30 minutes avant l’éruption ! Sachant qu’il faut à peu près 4 heures pour atteindre son sommet, je vous laisse imaginer combien vous allez avoir (très) chaud aux fesses s’il entre en éruption alors que vous êtes en pleine ascension ou descente. L’ascension au sommet est d’ailleurs déconseillée pour cette raison (et en plus, le temps plonge souvent le sommet dans les nuages), au « pire », les paysages autour de l’Hekla sont très sympas. Pour accéder à l’Hekla en véhicule, il vous faudra obligatoirement un 4×4.
Si vous souhaitez randonner sur l’Hekla et que vous arrivez en bus de Reykjavik, il faudra descendre à Leirubakki (horaires bus Reykjavik Hekla ici) et faire le reste à pied (environ 3 heures) ou en 4×4. Pour se loger, vous pouvez faire du camping sauvage ou privilégier les auberges de jeunesse des alentours.
Pour ma part, je trouve ce volcan fascinant et je pense que si j’ai l’occasion d’entrer davantage dans les terres à mon prochain voyage en Islande, j’opterais pour l’ascension. La dangerosité me poussera sûrement à ne pas traîner vous me direz ! Bien que les conséquences puissent être désastreuses, j’ai toujours trouvé les volcans fascinants, leurs colères droit venues de la terre, ça a quelque chose d’un peu mystique. J’aime les abords sauvages de l’Hekla, ça doit être un moment intense de le voir entrer en éruption… que l’on regrette sûrement très vite si on se retrouve coincé des mois sur l’île parce que plus aucun avion ne peut décoller !
D’autres randonnées autour du volcan Hekla peuvent vous intéresser :
- la vallée Thjorsardalur et la gorge de Gjain, de nombreuses cascades (Rauda, Hjalparfoss, Gjarfoss) ou même les vestiges de la ferme viking de Stong.
- Le Landmannalaugar n’est pas très loin non plus, et c’est une des randonnées les plus célèbres d’Islande, et la réserve de Fjallabak
L’article du blog Au bout de la route est bien renseigné sur le sujet et vous permettra de peaufiner votre itinéraire à Hekla. Pour ma part, je vous emmène plutôt du côté des champs de lave d’Eldhaun et des lieux hantés en Islande pour la suite logique (vu que l’Hekla a causé la plupart des morts non naturelles en Islande !), vous venez ?
Pour ceux qui ont déjà fait l’ascension de l’Hekla, qu’en avez-vous pensé ? Et pour les autres, prendriez-vous le risque ? Bonne fin de week-end !