J’ai eu de nombreuses occasions de voyager étant jeune, mais le premier voyage que j’ai fait seule, c’était un voyage à la rencontre de mes racines : d’un père que je ne connais plus et dont je me suis éloignée, d’une région dans laquelle je suis née mais que je ne connais que de nom, d’une ville qui ne me disait rien.
C’était en 2004 je crois, il y a 10 ans. Il faut savoir que mon père a fait pas mal de conneries et que partir en Auvergne fut sa manière d’essayer de s’éloigner de ce qui l’empoisonnait au quotidien. Il est donc parti un jour, sans prévenir personne, pour m’appeler un mois après et me dire « j’habite au Puy-en-Velay maintenant, en Auvergne ». Autant vous dire que ce fut une sacrée surprise, mais je pense qu’on a un peu ça dans le sang dans la famille, ce besoin de parfois s’éloigner pour faire son chemin ailleurs.
J’ai pris le train jusque Clermont-Ferrand, puis je suis arrivée au Puy de nuit, j’avais peur qu’il ne soit pas là… mais il m’attendait bel et bien. Nous sommes allés à son appartement, un petit deux pièces, je dormais dans la chambre et lui dans le salon. Bien sûr, j’avais prévu de visiter la ville qui est très jolie, et regorge de vieilles rues… mais je n’en ai pas fait la moitié. Pourtant, je me suis quand même baladée.
J’ai activement fréquenté les cyber-cafés, je me suis pas mal promenée du côté de la place du Breuil et de ses magasins mais aussi du côté de la cathédrale Notre-Dame-du-Puy. J’ai fait quelques emplettes et j’y ai notamment mangé les plus grosses meringues que je connaisse, très bonnes et pas chères. On a d’ailleurs été à cette fameuse cathédrale, qui monte haut, haut, mais aussi au Parc du Crozatier. On a fait deux grosses escapades aussi, la cascade de la Beaume et une promenade à la recherche d’un coin de verdure la veille de mon départ.
J’ai aimé la ville du Puy-en-Velay, c’est une belle petite ville certes pas franchement très active, mais dans laquelle il fait bon vivre. Une ville aussi très influencée par la religion, c’est bon à savoir ! J’ai bien aimé mon passage la-bas, et ça m’a donné envie d’y revenir, un jour. Je pense même que si l’occasion se présente et que quelqu’un me suit, j’irais bien pour la Fête du roi de l’oiseau fin septembre, mon père m’en avait parlé, il paraît que c’était génial.
De ce premier voyage, je retiens surtout un retour aux sources. Mon père et moi, on s’est toujours adorés… mais je crois que c’est un peu de lui que je tiens ma grande patience envers les mecs aux caractères de merde. Parce que quand il était là, j’étais aux anges, mais il disparaissait régulièrement dans la nature. Et ce voyage fut l’occasion de se retrouver, pour tout vous dire, mon meilleur souvenir reste ce moment ou, flemmarde, je lui ai demandé d’aller me chercher un petit-déjeuner à la boulangerie. Et il l’a fait, il est revenu dix minutes après avec mon petit-pain au chocolat, et j’étais heureuse, parce qu’il prenait soin de moi. Le retour fut douloureux, pour lui comme pour moi, dans les larmes et la nostalgie…
Et quelque part, je me demande si ce premier voyage n’a pas influencé tous les autres. Parce qu’il a scellé irrémédiablement le lien entre le voyage et la quête du bonheur, du partage, des émotions. Parce qu’en allant la-bas, je n’ai pas seulement découvert une région, j’ai retrouvé « ma » place. Et ce n’est pas pour rien que je vous bassine avec mes souvenirs d’Islande ou mes aventures en Auvergne, mais bien parce que ce sont des voyages poussés entre autres par la motivation de retrouver « quelque chose »…
Voici quelques photos du Puy-en-Velay récupérées en creative commons si vous voulez en voir plus !
Cet article est ma contribution à l’événement interblogueurs organisé par Jérémy du blog www.roadcalls.fr, dont le thème est « Mon premier voyage » . Si cet article vous plait, votez pour lui en cliquant ici : http://www.roadcalls.fr/mon-premier-voyage-evenement/