Auvergnate de naissance, devenue auvergnate « d’habitation » pendant deux ans de 2009 à 2011, et maintenant auvergnate de cœur, j’ai souvent entendu cette affirmation lorsque je parlais de Clermont-Ferrand : Vivre à Clermont-Ferrand ? Ouais, pour les vacances, ça doit être cool pour se ressourcer, mais pour tous les jours, qu’est-ce qu’on doit se faire chier. Cette même affirmation qui me faisait pousser intérieurement des « aaaaaaah mais what, mais non ».
Car malheureusement, tout comme il y aura toujours des gens pour dire que « Le nord, c’est moche, il fait froid, y’a rien là-bas » (faux, faux, et re-faux, mais on en parlera un autre jour), il y aura toujours des gens pour penser que vivre au milieu des volcans équivaut à renoncer à la culture, une vie sociale, et même à l’électricité (tant qu’à faire). Petit florilège de ce que j’ai pu entendre…
Clermont-Ferrand, c’est sale, même la cathédrale est noire !
Oui, mais non. C’est vrai que ça peut être choquant de prime abord, tous ces immeubles faits en pierre volcanique, de couleur noire. Un peu comme ça pourrait choquer quelqu’un qui arrive dans le Nord de voir toutes nos maisons en briques. Moi aussi, j’ai eu du mal à m’y faire, mais au bout de quelques temps, on ne s’en aperçoit même plus. Mieux, on finit par aimer cette omniprésence de la pierre volcanique qui donne du caractère aux immeubles, même si je préfère le style plus contemporain. C’est d’ailleurs ce style que l’on va retrouver tout autour de la cathédrale dans le centre-ville piétonnier. Si vous êtes adepte des vieux immeubles et de ce genre de quartier, je vous recommande le quartier de la Cathédrale, on y trouve pas mal de petits appartements pas mal pour pas trop cher et c’est quasiment de l’hyper-centre.
Donc non, la cathédrale n’est pas noire parce qu’elle est sale mais parce qu’elle est faite en pierres volcaniques. Ca va mieux, vous comprenez mieux ? Allez, on passe au point suivant^^
Clermont-Ferrand, c’est paumé, ils n’ont même pas le TGV
Allez, un bon point pour toi, c’est vrai qu’il n’y a pas le TGV et que c’est particulièrement pénible de passer 3h30 (il me semble) dans le train pour faire un Paris-Clermont-Ferrand. Et tu n’as pas tort quand tu dis que c’est au milieu de nulle part car il est vrai que pour aller à Lyon, je mets plus vite en partant de Lille que de Clermont-Ferrand.
Néanmoins, le fait que ce soit « au milieu de nulle part », c’est justement ce qui fait qu’il te suffit de prendre un bus, ta voiture, tes pieds, et de faire trente minutes de route pour tomber sur des trésors naturels que jamais de ta vie tu verras à Paris. C’est quelque chose qui est juste génial la-bas, c’est que tu as des randonnées de fou… à moins d’une heure de route ! Des lacs, des volcans, des forêts… tout ça à portée de main, en restant quand même « dans la ville » au quotidien. Je trouve ça juste exceptionnel.
Vivre à Clermont-Ferrand, ça a été surtout ça pour moi, de la nature, beaucoup de randos. C’est ce qui me manque le plus aujourd’hui, je ne retrouverai jamais ça dans le Nord, cette nature à proximité, toutes ces choses à faire. Alors, c’est sûr, si vous n’aimez pas la randonnée, c’est quand même super dommage (c’est comme habiter à Marseille et pas aimer la mer quoi). Mais si vous déménagez à Clermont-Ferrand, c’est toute cette nature qui vous permettra de vivre plein d’expériences : partir skier une journée sans avoir peur de se ruiner, finir une randonnée par un centre thermal, pique-niquer en haut du Puy-de-Dôme, faire la fête dans une vieille ferme chez un pote après avoir fait une randonnée, aller se baigner au lac après une journée de canicule… Les vacances, mais tout le temps quoi.
A Clermont-Ferrand, il ne se passe rien
Encore une fois, si tu penses ça, j’ai envie de te dire, c’est sur, si tu ne sors pas de chez toi, il ne se passera rien. Alors certes, Clermont-Ferrand n’est pas une ville faite pour tout le monde. Si t’aimes pas la nature, le voyage, bouger et explorer, tu vas te faire chier. Bon, si tu es un lecteur de ce blog voyage, je pense que ça te parle quand même tout ça… alors je vais te parler du reste. Parce que Clermont-Ferrand, c’est aussi : La biennale du Carnet de voyage, le festival du Court-Métrage, Europavox… Toute l’année, Clermont-Ferrand est marquée par des festivals d’envergure internationale, c’est juste un truc de folie.
Et de manière générale, pour moi, Clermont-Ferrand, c’est ce qu’on appelle une ville à taille humaine. C’est sûr qu’il y a plein de trucs relous (comme le Zenith qui est pas desservi par les transports le soir ce qui rend impossible un concert ou spectacle sans voiture, le fait que le tram desserve pas la gare, les gros centres commerciaux excentrés…) qui te rappellent que tu es dans une petite ville qui est quand même un peu située sur un gros volcan. Mais à côté, il y a plein de chouettes choses qui font que j’ai adoré vivre dans cette ville et que je ne l’ai quittée que parce que mes repères affectifs me manquaient.
J’ai eu envie d’écrire cet article suite au commentaire de Meylou qui me disait qu’elle en avait marre d’entendre des gens qu’elle connaissait dire qu’il n’y avait rien à faire de Clermont alors qu’ils ne faisaient pas d’efforts. Alors voilà, si vous ne connaissez pas Clermont-Ferrand et que vous devez y passer une semaine, un mois, ne vous inquiétez pas, ça va aller 🙂
Parce que vivre à Clermont-Ferrand, c’est franchement pas le bagne, et j’ai aimé mon passage là-bas. J’ai envie de dire mieux, pour ceux qui doivent aller à Clermont-Ferrand pour leurs études ou leur boulot de manière temporaire : apprenez à aimer la ville ! Ce serait con de « subir » Clermont-Ferrand, vous passeriez à côté de plein de choses, même si vous savez que vous allez en partir un ou deux ans après.