Parce qu’il va me falloir un peu de temps avant de pouvoir publier mes premiers articles sur mon voyage en Islande… mais que j’ai quand même besoin de mettre des mots sur ce voyage que j’ai tant attendu. 4 ans ! 4 ans que j’attendais d’y retourner. Alors, était-ce une bonne idée de faire ce road-trip en Islande en septembre ? Retrouvez mon avis et mes conseils.
L’Islande en septembre pour voir les aurores boréales
C’est une des raisons pour lesquelles nous avons choisi de faire ce road-trip en Islande en septembre : parce qu’il y avait une chance de voir des aurores boréales, sans avoir trop de mauvais temps. Il est en effet possible de voir les aurores boréales en Islande de fin août à fin mars, lorsqu’il fait nuit.
Pour ce faire, je savais ce qu’il nous fallait : du froid, un ciel dégagé, de l’obscurité et en prime, je consultais le site Aurora Forecast pour voir la couverture nuageuse (attention, les prévisions à quelques jours d’avance ne sont pas du tout fiables ) et l’application My Aurora qui est en français et permet de connaître le Kp et la probabilité de voir une aurore boréale à l’endroit ou vous êtes.
Et nous avons en effet vu une aurore boréale grâce à ma vigilance ! Arrivée en Islande, grand soleil, ciel bleu, temps froid, je dis à mes amis « ça, c’est un temps à voir des aurores ce soir ». A Reykjavík, le soleil se couche avec une lueur d’un vert qui fait déjà penser aux lueurs d’une aurore. On mange sur place avant de prendre la route vers notre cottage à Mosfaellsbaer…
Il est environ 23 heures, je scrute le ciel et là, je vois quelque chose, comme une traînée blanchâtre, un peu colorée, je crie « eh, les mecs, dites-moi que je rêve pas, c’est pas un nuage ça, hein, HEIN ? ». On s’arrête et tadam, elle est là, notre aurore boréale ! Je crie, je saute, j’ai comme un poids qui se libère, je la voulais tellement cette aurore que j’ai explosé de joie. Malheureusement, nous n’avons pas su la prendre en photo et surtout, avec la luminosité proche de la ville, elle n’était pas vert intense. J’aime beaucoup la vidéo de JePapote (qui explique tout sur les aurores dans son article) car elle rend bien la couleur de ce que j’ai vu (au niveau du blanc coloré, pas le vert ni le rose malheureusement).
Malheureusement, le reste du temps était trop couvert pour que nous puissions en voir de nouveau pendant notre voyage, mais je réalise la chance qu’on a eu. On était crevés à notre arrivée, pas le courage de partir à la chasse, et c’est un beau cadeau que l’Islande nous a offert avec cette aurore qui nous est presque « tombée » dessus. J’ai croisé plusieurs personnes présentes depuis une dizaine de jours qui n’en avait pas vu ! C’est à savoir si vous partez en Islande pour voir les aurores boréales : il y a une grosse part de chance là-dedans et l’aurore ne sera pas forcément aussi intense que vous l’imaginez… mais ce spectacle de la nature, c’est juste époustouflant. Une vraie merveille.
L’Islande et… le tourisme de masse
C’est le gros sujet qui fait parler en ce moment : l’Islande est-elle devenue trop populaire ? Si Sarah – dont j’ai aimé suivre les aventures en Islande en été – a fait un bel historique du regain de popularité de l’Islande avec des points de vue d’islandais sur le sujet, pour ma part, je répondrais plutôt à cette question avec mes yeux de « touriste ». Pourquoi « touriste » ? Parce que nos 5 jours de road-trip dans le Sud de l’Islande nous ont fait suivre un itinéraire semblable à celui de la majorité des gens qui viennent pour « découvrir l’Islande ». Et clairement, j’ai vu une différence entre l’Islande de 2012 et celle de 2016, ayant fait quasi la même route et dans des conditions similaires (road-trip hors-saison, juin la première fois, septembre la seconde).
Parmi les avantages, je dois souligner les vols plus abordables car c’est grâce à ce point que j’ai pu revenir (j’ai payé 500 euros la première fois avec Icelandair, 190 euros la seconde avec WOW). J’ai également pu remarquer quelques détails : des routes plus goudronnées autour du Cercle d’Or (donc plus confortables pour la conduite) ; plus d’indications touristiques à Thingvellir ; les sites bien préservés (aucun panneau publicitaire sur les lieux en eux-même, très peu en dehors). Au retour à l’aéroport, nous avons été aussi limite choqués par la route depuis Reykjavík, beaucoup trop éclairée à notre goût (on s’attendait à un retour dans des petits chemins et peu de lumière). De petits aménagements donc, mais surtout un avantage économique avec les lignes plus nombreuses qui desservent le pays.
Parmi les inconvénients, la première chose qui m’a frappée, c’est la présence de commerces à chaque point du Cercle d’Or… jusqu’à Seljalandsfoss !! Et à Geysir, c’est carrément un immense centre commercial qui a pris place… Des lieux sont devenus payants (parking à Thingvellir, entrée au cratère de Kerið), mais surtout il y une affluence constante de touristes. En voyageant en hors-saison, nous avons tout de même été frappés par l’affluence de bus touristiques à chaque coin où nous nous arrêtions, de la péninsule de Snaefellsnes à Seljalandsfoss… où des bus venaient jusque 20h !! La plupart du temps, ces bus ne s’attardent pas, et il suffit de s’éloigner un peu du principal point d’intérêt pour être plus tranquille… mais ça enlève quand même encore une fois une petite partie du charme à l’Islande.
Ce qui n’a pas changé en Islande…
Pourtant, malgré tout ça, il y a de nombreuses choses qui sont restées intactes en Islande… et je pense que c’est important de le souligner.
J’ai rencontré des Islandais en Islande. C’est sûrement le mode road-trip qui veut ça, mais je n’ai pas eu l’impression de ne croiser que des étrangers. C’est peut-être aussi car nous avons fréquenté pas mal de lieux « locaux » : les supermarchés « Bonus » et « Kronan » en dehors de Reykjavík (j’ai même eu l’honneur de me faire insulter par un islandais trop pressé pour apprécier ma joie de vivre dans les rayons) (j’ai pas compris ce qu’il a dit mais ça ne sonnait pas comme « oh une française, génial » ^^) ; des petits cafés par-ci, par-là, nous avons aussi dormi en guesthouse et on s’est paumés dans un village pour rien (j’ai pu exercer ma prononciation sur les quelques mots d’islandais que je connais)… Alors, oui, si vous restez à Reykjavík, vous risquez d’être moins dépaysé, mais en dehors, les islandais résistent ! Je pense toutefois que certains en ont marre de voir des gens sur leur propriété, j’ai ainsi vu à Nupsstadùr une barrière « propriété privée » récemment posée, sûrement à cause de l’affluence de gens venus photographier les petites maisons avec herbe sur le toit.
Les magnifiques paysages islandais sont toujours là. Et eux aussi, ils résistent (et ils prouvent qu’ils existent) (pardon). Pour l’instant, il y a toujours très peu de panneaux publicitaires en dehors de Reykjavík (on a du en voir 3 sur 5 jours), il n’y a pas de vendeurs à la sauvette, et une fois que vous avez passé l’entrée d’un site, il n’y a en général rien qui a changé depuis 2012 (si ce n’est quelques aménagements pour préserver le paysage). Je n’ai pas été déçue par mon voyage, bien au contraire. Ici aussi, le mode road-trip est avantageux car il permet de faire des détours et de s’éloigner des grosses artères touristiques.
Alors, est-ce que je reviendrai pour un road-trip en Islande ?
Oui, j’aime toujours l’Islande et j’y reviendrai. En revenant, je ne cherchais pas une expérience en mode « no man’s land » et c’est peut-être pour ça que j’arrive à relativiser sur le tourisme (si c’est ce que vous cherchez, ça va devenir de plus en plus difficile). J’ai quelque chose de sentimental avec l’Islande, et je crois qu’il en faudra beaucoup plus pour que ce pays puisse me décevoir… mais je trouve ça quand même triste d’avoir un peu l’impression d’assister à un certain « déclin » de l’Islande. A chaque grosse nouvelle liée au tourisme, chaque gros aménagement, c’est comme si on voyait s’éloigner un peu plus l’image d’une Islande préservée. Une partie de moi a bien sûr envie de se scandaliser et de protester, l’autre sait que la décision ne nous appartient pas et qu’il faut sûrement déjà commencer à faire le deuil de l’Islande en tant qu’île « inaccessible ».
Le voyage est passé beaucoup trop vite, 5 jours à peine de road-trip, c’est passé à toute vitesse et c’était étrange de revenir en France à peine partis. J’ai adoré redécouvrir l’Islande, en voir davantage, et la prochaine fois, j’aimerais beaucoup revenir en Islande pour découvrir enfin le Nord. En tout cas, j’ai hâte de vous emmener dans mon voyage avec de nouveaux articles… 🙂
Carnet de route Islande – Les articles sur mon road trip d’une semaine en Islande
- Holavallagardur, le vieux cimetière à voir à Reykjavík
- Roadtrip sur la péninsule de Snaefellsness
- A voir en Islande sur la péninsule de Reykjanes : Krýsuvík
- La carte des lieux hantés (fantômes, trolls, sorcières etc) en Islande
- Que faire à Reykjavík ?
- Visiter Reykjavík en 2 jours
- Où se baigner à Reykjavík ?
- Ce qu’il faut savoir sur la conduite en Islande