Il y a une espèce d’aura qui entoure le « voyageur en solitaire ». Perçu comme un voyageur passionné, celui qui voyage seul a parfois aussi cette image de voyageur de l’extrême ou de modèle à suivre. Forcément, voyager en solo, c’est quelque chose qui peut faire rêver, comme effrayer. Celui qui s’y aventure représente la liberté et l’audace que l’on aura peut-être jamais.
J’en ai rêvé moi aussi, de ces voyages en solo. Et des voyageurs solos m’ont aussi fait rêver, à me parler de leurs aventures, à me faire miroiter des rencontres extraordinaires. Quand tu dis à ces personnes que ça te fait envie, le discours est souvent le même : tente ta chance, vas-y, lance-toi, ça ne tient qu’à toi. Et puis j’ai eu l’occasion de vivre des mini-voyages et excursions en solitaire qui m’ont fait réalisé certaines choses…
L’important, c’est le voyage…
Mon premier voyage en solitaire a été un voyage organisé à Lloret De Mar, en Espagne, dont je vous ai déjà parlé. A l’époque, je pense que ce premier voyage en solitaire s’est mal passé… parce qu’il ne me ressemblait pas. Je ne suis pas du genre fêtarde tous les soirs, je préfère faire ça de temps en temps, et faire de belles ballades plutôt que de passer ma journée à la plage. Résultat, je ne me suis vraiment liée avec personne… parce que je n’étais pas dans l’ambiance.
La première chose importante que j’ai retenu avec ce voyage, c’est que j’aurais du choisir un voyage qui me ressemble. Sérieusement, qu’est-ce que je pensais trouver, moi la pas fêtarde, en voyageant en bord de mer en Espagne ? J’aurais du choisir quelque chose qui me ressemble plus, et qui ressemble plus à mes habitudes.
En solo, avec modération
Par la suite, j’ai surtout fait des journées et week-ends en solitaire, lors de mon déménagement à Clermont-Ferrand. En effet, j’étais avide de découvertes et mon premier investissement là-bas fut d’acheter une bonne paire de pompes de randonnée. Je me suis inscrite sur OnVaSortir Clermont-Ferrand… et pendant presque deux ans, tous les week-ends, voire plusieurs fois par semaine, j’ai fait des randonnées avec OVS. Généralement, des covoiturages étaient organisés, tout s’est souvent bien passé, je garde un bon souvenir de cette époque. Chaque semaine, je découvrais de nouveaux endroits, je faisais des connaissances… l’ambiance pouvait varier d’une randonnée à une autre, mais au final, ce n’était pas si important.
Parce que l’avantage de partir seul pour faire une activité ensemble, c’est que vous pouvez aussi faire les choses à votre manière. C’est une autre chose que j’ai constaté, je n’aime pas aller seule à des sorties bar OVS par exemple ou à des soirées, parce que sur place, si vous ne parlez à personne… vous n’avez rien à faire ! Alors que lorsqu’il y a des activités, dans le pire des cas, vous pouvez toujours vous contenter de profiter de l’activité. En gros, oui, je suis une asociale flippée de ne s’entendre avec personne, vous avez bien compris…
Ce fameux voyage en solitaire, on le fait ou pas ?
Aujourd’hui, je pense parfois au voyage en solitaire. Parce que bon, à proprement parler, je n’ai jamais vraiment voyagé seule, je suis parfois partie en séjours ou sorties organisées avec des inconnus, mais partir toute seule sans itinéraire ni cadre de groupe, je ne l’ai jamais fait. J’y pense par exemple quand l’envie me prend de retourner en Islande ou de découvrir la Norvège, et que je constate que personne dans mon entourage n’a les moyens ou l’envie de m’accompagner. Je me dis « et si tu te faisais ça toute seule, sans avoir à attendre personne, et si tu réalisais ton rêve ». J’y pense parfois pour me ressourcer, me retrouver en tête à tête avec moi-même, sans contraintes, retrouver la paix ?
Sauf que c’est là que je me rappelle que… je crois que je ne suis pas faite pour voyager seule, au final. Voilà ce que ces escapades solo m’ont appris : tout le monde n’est pas fait pour voyager seul. Partir une journée, voire un week-end seule, éventuellement. Mais tout un voyage… je pense que je ne pourrais pas. J’ai trop besoin de repères, de moments de partage, même si j’aime voyager en autonomie, partir 10 jours en ne comptant que sur les hasards des rencontres pour vivre des moments avec les gens, moi, la flippée qui a jamais su bien s’intégrer, je crois que ce n’est pas fait pour moi. Et en vous écrivant ça, j’ai pensé à cet article de Frogita que j’avais lu il y a quelques mois, qui parlait aussi des aléas d’un voyage en solitaire.
Sauf que… j’écris à peine ces lignes que je me dis que j’ai quand même envie de vivre cette expérience. Même si je sens que je cours droit à la catastrophe, au « les paysages étaient magnifiques mais j’ai fini complètement déprimée », il y a une partie de moi qui pense « Ou alors tu pourrais peut-être faire de bonnes rencontres et tout pourrait se passer bien mieux que le plus chouette de tes voyages avec d’autres personnes ». Peut-être qu’un jour, je me le ferai, ce voyage en solitaire et peut-être que ce sera la meilleure ou la pire idée que j’ai eu, au final, c’est peut-être aussi le genre d’expérience et de défi que tout voyageur devait tenter ?